Tim Schenken est un ancien pilote automobile
australien né le
26 septembre 1943 à Gordon. Schenken a notamment disputé 34 Grands Prix de
Formule 1 entre 1970 et 1974. Il a inscrit un total de 7 points, son meilleur résultat en course étant une 3e place décrochée lors du Grand Prix d’Autriche 1971.
Biographie
Grâce à plus de quarante succès en
Formule Ford, Tim Schenken se voit ouvrir en grand les portes de l’écurie Brabham de
Formule 3 en
1969. Dès
1970, il passe en
Formule 2, toujours au sein de Brabham, et décroche trois podiums (3
e à Pau et Mantorp Park et second au Castellet). Même s’il ne parvient pas à accrocher de victoire, il réussit à convaincre son patron et compatriote de l’engager en championnat du monde de Formule 1.
Jack Brabham engage ainsi une BT33 supplémentaire pour Schenken au Grand Prix de Grande-Bretagne
1970 mais la monoplace n’est pas prête à temps et Schenken continue de ronger son frein en F2.
Il fait finalement ses débuts dans la discipline-reine mais dans l’écurie Williams à partir du Grand Prix d’Autriche où il remplace Brian Redman au volant de la De Tomaso 505. Il parvient à se qualifier pour chacune des manches où il est engagé mais toujours en fond de grille, ce qui n’est guère étonnant compte-tenu du maigre potentiel de la 505. Son moteur le trahit au 25e tour du Grand Prix d’Autriche puis au 17erand rixdu GP suivant en Italie. Il reçoit le drapeau à damiers lors de l’épreuve canadienne mais est premier des non-classés à onze tours du vainqueur Jacky Ickx. Il est à nouveau contraint à l’abandon sur panne mécanique lors son ultime départ de la saison à Watkins Glen.
Malgré des débuts en demi-teinte (toujours qualifié mais jamais classé), il est toujours surveillé de près par Jack Brabham qui vient de raccrocher les gants et se consacre désormais pleinement à la direction de son écurie de course. Dès la seconde épreuve de la saison 1971, en Espagne, Schenken est appelé par Brabham et devient le coéquipier de Graham Hill. Il ne dispose que d’une ancienne BT33 tandis que le champion britannique pilote la nouvelle BT34. Les quatre premières courses sont assez moyennes pour Tim qui se qualifie en fond de grille et obtient une 9e place pour meilleur résultat. Le déclic a lieu en Grande-Bretagne où il parvient à se qualifier en 7e place avant d’abandonner sur cause mécanique. Lors de l’épreuve suivante, au Nurburgring, il exploite au mieux sa 9e place sur la grille pour inscrire son premier point en terminant 6e de la course. Mais le meilleur est à venir puisqu’au Grand Prix suivant, disputé en Autriche, il décroche une belle 7e place qualificative qu’il transforme en podium derrière Jo Siffert et Emerson Fittipaldi. Malheureusement, ces bons résultats vont être les derniers de la saison car Schenken ne termine aucune des trois dernières épreuves de l’année. L’Australien a inscrit la totalité des points de son écurie mais choisit de ne pas poursuivre avec Brabham et s’engage chez un autre pilote-constructeur John Surtees dont c’est la troisième saison en Formule 1.
En 1972, il remplace Rolf Stommelen au volant de la Surtees TS9B conçue par Surtees et Peter Connew. La TS9B n’est qu’une modeste évolution de la TS9 de la saison précédente qui souffrait de gros problèmes de tenue de route : Stommelen a d’ailleurs été limogé par Surtees car il se plaignait ouvertement des défauts de conception de sa monoplace. Comme Connew a quitté l’équipe pour développer sa propre machine et sa propre écurie Capricorn, la monoplace n’entame pas la saison avec les meilleurs atouts. Schenken fait équipe avec Andrea de Adamich et Mike Hailwood qui, comme son patron a connu la gloire en motocyclisme avant de passer à la Formule 1. Dès le premier Grand Prix de la saison, en Argentine, Tim se classe 5e mais il n’inscrira plus aucun point de toute la saison malgré de belles qualifications (5e en France et en Grande-Bretagne). Il est mis sous l’éteignoir par ses coéquipiers qui réalisent chacun un podium et Surtees ne renouvelle pas son contrat et lui préfère Carlos Pace pour 1973.
Sans volant en début de saison, Tim Schenken redescend en Formule 2 au sein du Rondel Racing de Ron Dennis. Il réalise de bonnes performances et est contacté par Ferrari qui l’engage sur quelques épreuves de Voitures de Sport. Il remporte alors les 1 000 km de Buenos-Aires puis les 1 000 kilomètres du Nürburgring en équipage avec Ronnie Peterson. En fin de saison, il est appelé par Frank Williams pour effectuer une pige au Canada mais l’Iso-Marlboro IR ne lui permet que de se classer à la 14e place finale.
Schenken pense qu’il vient de griller ses dernières cartouches en Formule 1 puis reprend espoir lorsque son patron en F2 Ron Dennis envisage de devenir constructeur à part entière et de passer en Formule 1 en 1974. Mais, bien que Dennis ait commandé une étude de châssis à l’ingénieur Ray Jessop, le Rondel Racing, faute de budget, reste en Formule 2 (et n’accèdera à la F1 qu’en 1980 avec le rachat de Mc Laren. La RJ 02 de Jessop quant à elle sera finalement engagée au championnat du monde 1974 sous le nom de Token F1). Schenken réussit toutefois à décrocher in-extremis un volant en Formule 1 pour 1974 grâce à son ancien patron du temps de Brabham, Ron Tauranac : en 1974, Peter Agg confie à Tauranac la conception de la Trojan T103 engagée en championnat du monde et Tauranac, ancien concepteur des Brabham, lui suggère de confier le volant de la monoplace à son compatriote Schenken.
La voiture n’est pas prête pour le début de saison et ne fait son apparition que lors de la quatrième manche disputée en Espagne sur le circuit de Jarama. Shenken se qualifie en 25e et dernière position puis est contraint à l’abandon suite à un tête-à-queue (il sera classé 14e). Le Grand Prix de Belgique est plus satisfaisant et Schenken fait bonne impression puisqu’il parvient à se hisser sur la 23e place de la grille et termine à une honnête 10e place. A Monaco, les efforts de Schenken pour décrocher sa qualification (en fond de grille) sont réduits à néant dès les premiers hectomètres de course lorsqu’il est contraint, comme six autres concurrents, à l’abandon à la suite de l’accrochage entre Jean-Pierre Beltoise et Denny Hulme. Schenken ne dispute pas le Grand Prix suivant en Suède car Tauranac a besoin du châssis pour y apporter des modifications, peu efficaces d‘ailleurs car Shenken ne décroche pas son billet pour les Pays-Bas. Après un nouveau passage par l’officine de Tauranac et l’impasse sur l’épreuve française, Schenken dispute le Grand Prix de Grande-Bretagne, parvient à décrocher la dernière place qualificative mais ne parcourt que quelques tours en course suite à un bris de suspension. La Trojan ne permet pas à Schenken de se qualifier en Allemagne mais l’Australien se qualifie en 25e place en Autriche où il se classe 10e à quatre tours du vainqueur Carlos Reutemann. Le Grand Prix d’Italie à Monza voit trente-trois pilotes se disputer les vingt-cinq places qualificatives et encore une fois Schenken se crache dans les gants et se qualifie en 20e place. Ses efforts sont à nouveau ruinés par un abandon dès le début de l’épreuve suite à un problème de boîte de vitesses. Déçu des résultats de son écurie, Agg décide de ne pas faire le déplacement outre-Atlantique pour disputer les deux dernières épreuves de la saison.
Tim Schenken décroche une place au sein du Team Lotus pour participer au Grand Prix des Etats-Unis mais n’arrive pas à se faire à la conduite de la Lotus 76 et, bien que qualifié en 27e et dernière position, ne prend pas le départ de l’épreuve et choisit de cesser sa carrière en Formule 1 pour s’orienter vers les Sport-Prototypes.
Il court alors sur Porsche et remporte une nouvelle fois les 1 000 kilomètres du Nürburgring avec Rolf Stommelen et Toine Hezemans. Il devient pilote officiel Jaguar en championnat européen FIA GT puis raccroche ses gants et retourne en Australie où il est délégué au sein de la Fédération australienne de sport automobile (AMF).
Résultats en championnat du monde de Formule 1